Jusqu’au bout

Je suis veuve depuis presque 6 mois. Mon mari est décédé le 24 mai dernier des suites d’un cancer des poumons à l’âge de 38ans. Nous avons une fille de 12ans. Nous étions ensemble depuis 16ans. Il est né avec la mucoviscidose et a été greffé des poumons en 2018 à l’âge de 33ans. La greffe n’a pas donnée le résultat souhaité. Il a eu beaucoup de problèmes bronchiques, mais surtout il a récupéré le cancer du donneur qui n’était pas visible au moment du prélèvement des poumons. Les anti rejets ont favorisés le développement de cette tumeur. Ce cancer a été détecté en 2020 au moment du Covid.
Il a commencé par de la chimiothérapie pour envisager une intervention chirurgicale qui na pas pu avoir lieu. La veille de l’intervention, il était positif au Covid. Il a passé 3 semaines dans le coma et s’en ai sortie de très peu. Après son covid, 3 tumeurs sont apparues donc inopérable. Il a repris la chimiothérapie qui a finit par ne plus être efficace. Il a ensuite fait un nouveau protocole qui fonctionne à plus de 90%, le cyberknife, qui est une machine comme des rayons mais qui est très précise. Nous pensions enfin qu’il allait guérir. Nous avions des projets de déménagement etc…Il a pratiqué la musculation pendant presque 20ans, ce qui l’a aidé tenir toutes ces épreuves. Mais tout ne sais passé comme prévu. Au début de cette année 2023, il a été à l’hôpital pour du diabète et a subi une biopsie à la rate pour suspicion de métastases. Depuis, ça été la dégringolade. Il a repris la chimiothérapie mais en vain. En mai, il est allé à l’hôpital pour un staphylocoque. Cette fois-ci, il en ai jamais ressorti. On a découvert des métastases au cerveau. Je l’ai accompagné pendant 10jours nuit et jour et s’est éteint avec moi. Quand on a débuté notre histoire je lui ai dit qu’on irait jusqu’au bout. On été jusqu’au bout ensemble mais, pas comme je le pensais. Aujourd’hui, ça va bientôt faire 6mois qu’il est parti et mon chagrin est toujours immense. Heureusement, ma fille et moi sommes bien entouré. Et ma fille m’aide beaucoup à tenir en voyant sa force et sa résilience face au décès de son papa. Elle a beaucoup de courage, même si son papa lui manque énormément. Il me manque tous les jours. Son absence est très dure à vivre au quotidien. Je suis tellement fière de lui et d’avoir été à ses côtés pendant toutes ses années. Il a surmonté tellement d’épreuves, il s’est battu comme jamais. Je sais c’est bizarre de dire ça, mais je suis heureuse pour lui qu’il soit parti, il n’a plus toutes ces souffrances qui le rongeait depuis tout petit. Le plus dur, c’est pour nous les proches qui devont apprendre à vivre sans lui.
J’ai perdu l’homme de ma vie, ma moitié. Le jour de son décès, c’est comme si une partie de moi s’est envolé avec lui.
Les gens me disent parfois “il était malade, tu as dû t’y préparer ou tu es jeune tu vas refaire ta vie.” Il y a beaucoup de maladresse mais non même quand nos proches sont malade on n’est jamais préparé, ça reste très violent. Et difficile d’entendre que je vais refaire ma vie. Tout ce que j’ai envie c’est qui revienne, qu’il me serre dans ses bras. Mais je sais qu’il ne reviendra pas. Malgré tout, je tiens le coup pour ma fille, pour lui. J’avance en voyant des amis, en faisant du sport, en allant travailler…
Mais des fois, je pourrais passer des journées à pleurer au fond de mon lit.
En écrivant ici, je sais que vous pouvez comprendre ce que je peux vivre, ressentir.
Courage à tous.

2 réponses

  1. Bonjour Sonia, j’ai les larmes qui montent quand je lis votre témoignage. Mon chéri est, lui, parti à 44 ans, il y a 6 ans et demi maintenant. Et c’est toujours difficile. Les métastases ont aussi attaqué le cerveau, et j’étais là jusqu’au bout, nos deux fils de 11 et 13 ans également. Courage à vous.
    Anna

    1. Bonjour Anna,

      Merci pour votre commentaire. Je vois aussi que votre mari a eu aussi des métastases au cerveau et que cela fait 6 ans pour vous qu’il est parti. Je comprends que ce soit encore difficile pour vous. Je pense que l’on ne fait pas le deuil, mais que l’on n apprend à vivre avec cette peine et douleur qui s’atténue sûrement un peu au fil du temps. Et vos enfants comment ont ils géré tout ça? Ma fille me dit un peu quand son père lui manque… mais ne montre presque rien.
      Courage à vous aussi.
      Sonia

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